Laëtitia, ancienne résidente à la Maison Josefa nous raconte son experience
"J’ai à plusieurs reprises voulu prendre la plume (le clavier) pour vous faire part de mon expérience riche d’un an en tant qu’habitante dans la Maison Josefa. Force était pourtant de constater que j’avais bien du mal à décrire l’intensité de l’expérience et la gratitude qui m’habite pour cette année vécue entre nous « tous migrants ».
Si, en octobre 2016, c’est timidement que je posais mes valises au sein de l’impressionnante Maison Josefa, c’est, un an plus tard, à chaudes larmes et le cœur gros que je la quittais pour d’autres aventures.
J’avais décidé d’y habiter, intriguée à l’idée de vivre sur le terrain cette « notion » de « tous migrants » que j’apprivoisais déjà, en trébuchant, l’année précédente à l’occasion d’un stage effectué à la Fondation Josefa. Si pour certains ce choix, de vivre avec des personnes reconnues « réfugiées » donc, semblait un acte méritant voire héroïque, en réalité cette cohabitation et ce vivre-ensemble étaient des plus enrichissants et finalement, si naturels.
J’ai d’ailleurs à cœur de profiter de cet espace pour remercier la Fondation Josefa pour la vision qu’elle défend avec acharnement. C’est cette vision, encourageant le partage en réciprocité, la rencontre au-delà des étiquettes, qui m’a permis de vivre une si belle année. En effet, la Maison Josefa ne m’a pas demandée de prendre la casquette d’une assistante sociale, d’une prof de langue ou autres pour aider à l’animation de la Maison, à l’insertion de ceux dit « réfugiés », elle m’a simplement proposée de venir comme je suis, avec ce que je suis.
C’est également de cette façon qu’il m’a été proposé de rencontrer les autres résidents de la Maison Josefa, que ceux-ci soient venus de Syrie, d’Irak, de France, de Belgique ou d’ailleurs. C’est cette approche qui a permis de ressentir l’intensité des rencontres, d’éprouver les liens d’amitiés tissés entre nous malgré la barrière de la langue, les cultures différentes." Laetitia